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Quelle littérature pour la Centrafrique aujourd'hui ?

Par Le 14/02/2016

Dans Actu magazine

P 13 magazine du clijec janvier

Quelle littérature pour la Centrafrique ?

Il y a quelques jours, les journalistes de Rfi ont fait de petites expériences qui montrent à suffisance le niveau de traumatisme des enfants de Bangui. Précisons. Bangui est la capitale d’un peuple riche en ressources minières. Le pays de Samba Panza figure pourtant parmi les pays les plus enclavés et les pauvres de la planète. Nous sommes donc face à une population qui a des richesses et qui se voit tout le dans la souffrance. Quelle est la place des poètes, des romanciers et de tous les autres acteurs de la culture dans un tel Etat ? Le rôle premier de l’écrivain, c’est aussi de construire une mémoire nationale, une pensée qui lie et unie les peuples, une voix qui appelle le peuple pour suivre une direction. Mais laquelle doivent suivirent les Centrafricains aujourd’hui ?

Anti Balaka à gauche, Seléka à droite, gouvernement en haut, bombes, explosifs et munitions en bas, c’est le peuple, innocent, qui est au milieu. On l’utilise la plus part du temps et le monte les uns contre les autres…Au finish, c’est les Centrafricains se lèvent, ramassent les machettes, les haches s’entretuent pendant que les autres pillent le pays. Il est de la responsabilité des écrivains d’écrire, non pas d’abord les vérités ou les mensonges sur la guerre, mais une littérature qui rassemble.

En effet, il faudra apprendre aux artistes à bâtir l’union centrafricaine, à cultiver la Paix entre frères, mais aussi, mais aussi vraiment, à s’autonomiser ! A imposer leur voix par la seule voie qui se doit, celle des urnes. La Centrafrique a toujours a un grand malaise à digérer les dictatures des tous ces hommes forts qui ont pris le pouvoir par les armes, et ont contribué à monter la population les uns contre les autres. Ces gens constituent les premiers responsables de la crise qui a secoué le pays, et le peuple, en constitue l’autre part. Il sera essentiel de dire aux Centrafricains que l’être humain est la première guerre à gagner et qu’au de-là de l’humain, tout le reste n’a jamais été qu’un moyen que les uns prennent pour s’enrichir sur les cadavres.

Il est vrai, qu’en Centrafrique, le livre se porte mal. Mais ce n’est pas au Cameroun qu’on dira vraiment l’inverse. Dans le cas de ce peuple, il importe de redéfinir l’écrivain. Et nous pouvons le dire, tout ce qui peut porter cette voix dont nous parlons, est essentiel. L’écrivain ici, se voudra un homme public, sans ambitions politiques, mais qui par quelque procédés artistiques pourra reconstituer ou aider à reconstituer la  mémoire de ces enfants qui portent l’horreur aux yeux, et substituer cette peur et cette haine par le respect et l’amour de l’autre. Car, avant le livre, l’édition, il y a la parole…Et c’est d’abord par la parole que la Centrafrique sera sauvée.